
En salle le
9 janvier 2019
De
ADRIEN BORDONE
Genre
Documentaire (1h20)
Distributeur
Outside the Box
Alexia, Kevin et Romain vont avoir 18 ans. Comme tous les jeunes gens de leur âge, ils songent à leur futur et rêvent de liberté. Mais pour ces adolescents fragiles qui ont toujours vécu en institution, le chemin vers l’autonomie sera long.
Le droit de vivre
J’ai découvert l’institution Perceval un peu par hasard. J’ai alors visité les divers lieux de ce vrai petit village : son épicerie, ses foyers, l’école, les ateliers de travaux manuels, l’écurie, le jardin potager, etc. L’isolement du lieu, sa beauté un peu triste et le calme assez étrange qui y régnaient m’ont tout de suite frappé.
J’ai très vite décidé d’y faire un film personnel, dans lequel je suivrais de près Alexia, Kevin et Romain dans leur quête d’autonomie. Car comme tous les jeunes de leur âge, ils sont confrontés aux problèmes typiques de l’adolescence, et au-delà de leur « handicap », ils cherchent comme tout un chacun à affirmer leur personnalité et leur place dans le monde des adultes. Ainsi, mon documentaire n’est pas un film « sur le handicap », ni un film sur l’institution : c’est un film sur trois individus qui cherchent à grandir et à s’émanciper, mais qui ont pour particularité de vivre dans l’un de ces nombreux lieus un peu reclus de notre société où l’on « s’occupe » des gens que l’on juge « différents ». Car cet objectif de devenir autonome n’est pas seulement le but des jeunes : c’est aussi ce que la société attend de plus en plus d’eux en tentant de leur faire une place, dans la mesure du possible, sur le marché du travail. Il s’agira bientôt, pour le 95% des résidents mineurs de l’institution, de quitter Perceval et donc d’apprendre à s’en passer.
Or le plus important pour moi, au travers de ce voyage d’une année, est d’essayer de cerner le désir propre d’Alexia, de Kevin et de Romain. Il ne s’agit pas de montrer comment on s’occupe d’eux mais, bien comment ils savent prendre soin d’eux-mêmes, comment leurs parents aussi jouent un rôle crucial dans ce moment de passage. Il s’agit de cerner les doutes, les envies, les angoisses, enfin les qualités et le courage dont ils font preuve dans des situations inconnues.
Le regard s’est voulu assez sensible et doux pour capter leurs émotions et permettre au spectateur de véritablement s’identifier à ces jeunes en quête de liberté.
Alain Bordone