Beautiful Boy

En salle le

6 février 2019

De

F. Van Groeningen

Avec

S. Carell, T. Chalamet

Genre

Drame (1 h 52)

Distributeur

Ascot-Elite

Le long combat de Nic Sheff un jeune homme accro à la méthamphétamine et de son père Sheff, qui fera tout son possible pour sauver son fils de son addiction à la drogue. Le grand retour de Timothée Chalamet, la révélation de « Call me by your Name ».

Père et fils

Si, malgré la présence de Timothée Chalamet, vous hésitez à aller voir la rédemption d’un jeune toxicomane soutenu par son père, les mots de son réalisateur Félix van Groeningen devraient vous convaincre…

« J’ai été profondément ému par les récits autobiographiques de David et Nic Sheff lorsque je les ai lus en 2014. Le père et le fils y livrent leurs points de vue respectifs sur le difficile combat qu’ils ont mené contre l’addiction de Nic, mais également leurs moments de joie, d’innocence et d’amour. S’ils croient initialement posséder les armes pour remporter cette bataille et « remédier » au problème, on découvre rapidement que ce n’est pas le cas. Petit à petit, ils parviennent cependant à tirer des enseignements de leurs erreurs, même s’il arrive de les sentir complètement dépassés par les événements tandis qu’ils prennent conscience des conséquences de la dépendance dans tous les aspects de leurs vies.

J’avais déjà envisagé de faire un film en anglais par le passé, mais aucune histoire ne m’avait ému comme celle des Sheff. Les relations familiales, l’illusion de contrôle et le passage du temps sont des thèmes que j’avais déjà explorés dans mes précédents films. J’avais également évoqué le sujet de la drogue, mais l’intensité brute, bouleversante, de l’histoire des Sheff – tout comme la manière dont ils la racontaient –, m’a secoué. David, Nic et leur famille éprouvent un amour inconditionnel les uns pour les autres, mais ils ont dû accepter le fait qu’il n’existe pas de remède miracle contre l’addiction et qu’il s’agit d’un combat parfaitement irrationnel. J’étais assez intimidé à l’idée de raconter leur histoire, mais cela me semblait impératif et nécessaire, et avec le soutien de Plan B, il m’a paru logique de consacrer plusieurs années de ma vie à ce projet. Je n’imaginais pas un instant l’incroyable aventure que cela allait être.

Les Sheff m’ont accueilli dans leur vie et se sont montrés incroyablement ouverts avec moi tout au long du projet. Ils ont fait preuve d’une remarquable sincérité, ils n’ont pas hésité à partager avec moi leurs plus grandes peurs ainsi que leur sentiment de honte. Observer la manière dont ils vivent et la proximité qu’ils partagent a été incroyable. Bien que leur histoire se déroule loin de là où j’ai grandi, j’ai trouvé la manière dont David et Nic décrivaient leur vie très familière. J’ai grandi dans une famille très différente de la leur, mais l’amour qu’ils se portent a trouvé écho en moi. L’essence même de leur superbe famille, qui a été douloureusement éprouvée, et le soutien qu’ils s’apportent mutuellement m’ont énormément touché.

TimothŽe Chalamet interprète Nic Sheff et Steve Carell, David Scheff dans BEAUTIFUL BOY

TimothŽe Chalamet interprète Nic Sheff et Steve Carell, David Scheff dans BEAUTIFUL BOY

Je réalise des films parce qu’ils m’obligent à digérer mes propres expériences et à me confronter à des sujets difficiles. J’apprends de mes films en revisitant mon passé ou en évoquant la question du deuil, par exemple. Ils m’aident à faire face à la vie, et par là à l’apprécier d’autant plus. J’ai perdu mon père alors que je n’avais que 26 ans, mais à bien des égards il continue à vivre en moi à travers mes films. C’est également la raison pour laquelle je suis attiré par les histoires père-fils. Je cherche à célébrer la vie à travers mes films. J’essaie de me mettre à la place de tous mes personnages et j’espère que l’empathie que j’ai pour eux est palpable de l’autre côté de l’écran.

Les récits de David et Nic m’ont fait prendre conscience que ma famille et moi-même entretenions certains préjugés concernant les toxicomanes. Nous ne connaissions pas toutes les manières de faire face au problème de l’addiction et de venir en aide à ceux qui en ont besoin. Leur histoire nous a inspirés à faire un film dont nous espérons modestement qu’il fera entendre la voix de ceux qui se battent contre la dépendance et qu’il présentera avec simplicité et honnêteté toute la complexité de cette maladie.

Lorsque je suis rentré en Belgique après avoir terminé le film, je suis moi- même devenu père pour la première fois. J’ai aujourd’hui un fils. J’ignorais que l’on pouvait aimer quelqu’un à ce point, et combien cela vous rend heureux. J’espère que « Beautiful Boy » aidera les spectateurs à mieux comprendre les différents points de vue sur le sujet et qu’il ouvrira le cœur et l’esprit de ceux qui le verront comme l’histoire des Sheff l’a fait pour moi. »