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« Je suis un garçon de la campagne et je sais que j’ai encore tout à prouver » – Taron Egerton

En salle le
28 novembre 2018
De
OTTO BATHURST
Avec
TARON EGERTON, JAMIE FOXX, JAMIE DORNAN
Genre
Aventures (1h44)
Robin de Loxley, combattant revenu des croisades, et un chef maure prennent la tête d’une révolte contre la corruption des institutions. Après Errol Flynn, Walt Disney, Kevin Costner et Russell Crowe, les nouvelles aventures du justicier au carquois.
Révélation des deux «Kingsman», Taron Egerton joue la plus grosse carte de sa carrière dans une nouvelle et fracassante relecture du mythe de Robin des Bois.
Dans sa langue natale, le gallois, «Taran» signifie «tonnerre». C’est le prénom qui aurait dû être le sien si sa mère, peu familière de ce dialecte très particulier, n’avait malencontreusement remplacé le second « a » par un « o » sur le registre d’État civil de la clinique de Bikenghead où il a vu le jour le 10 novembre 1989. « Je m’appelle donc finalement Taron, mais ça me va », dit-il. « Ça a quelque chose d’excentrique qui sonne bien à l’oreille, je trouve. » Reste que, faute d’orthographe originelle ou pas, la façon dont il est apparu au cinéma relève bel et bien du coup de tonnerre.
LE FEU SUR LES PLANCHES
Quand il a obtenu courant 2013 le rôle crucial de Gary «Eggsy» Unwin dans «Kingsman-Services secrets», il était si jeune dans le métier qu’il n’avait pas encore d’agent pour le diriger dans ses choix et s’occuper de sa carrière. Et pour cause : il n’en avait pas, ou c’est tout comme. Comme beaucoup de comédiens britanniques, c’est par le biais du théâtre, et plus particulièrement en découvrant le plaisir de jouer en incarnant à 16 ans sur les planches de son lycée le personnage travesti du « Songe d’une nuit d’été », qu’il a acquis ses bases. Accepté en 2008 à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Arts (dont sont sortis rien de moins qu’Anthony Hopkins ou Peter O’Toole), il profitera de ses trois saisons de formation pour décrocher sur les planches ses premiers emplois professionnels. « Puis j’ai fait des courts métrages, deux épisodes de la série «Inspecteur Lewis», et à partir de là, je n’ai plus maîtrisé grand-chose », résume-t-il.
CŒUR DE CIBLE
De fait, il débute au cinéma en 2014 après une audition réussie pour « Mémoires de jeunesse », chronique adolescente sur fond de Première Guerre mondiale où il incarne un des personnages principaux. Mais quelques mois plus tôt, un autre casting a déjà décidé de son avenir. Alors que, d’Aaron Taylor Johnson à John Boyega en passant par Jack O’Connell, à peu près tout ce que le Royaume-Uni compte de jeunes pousses prometteuses s’est déjà porté candidat, c’est finalement lui qui sera choisi pour donner la réplique au mentor Colin Firth dans «Kingsman-Service secrets», la bombe du réalisateur star de «Kick-Ass» Matthew Vaughn. «On m’a fait revenir six fois en cinq semaines, notamment pour voir si je ressemblais à quelque chose en courant dans tous les sens armé d’un fusil presque aussi haut que moi», raconte Taron Egerton. Et il gardera un souvenir indélébile du jour où, durant une lecture du scénario chez le réalisateur, il se verra très aimablement servir une tasse de thé par Claudia Schiffer, l’épouse de ce dernier. Quelques mois d’entraînement physique et de tournage plus tard, son interprétation très originale et insolente d’Iggsy incitera le très sélectif et ultra respecté quotidien américain «Variety» à titrer en son honneur : «A Star is born.»
«Star», Taron Edgerton ne l’est pas encore tout à fait. «Born» ça ne fait aucun doute.
LA TÊTE SUR LES ÉPAULES
Bref et violent second rôle dans le thriller d’époque «Legend» avec Tom Hardy, héros titre un brin grimaçant du biopic sportif «Eddie the Eagle», il n’y a guère que « Le Cercle d’or », second volet de ce qui s’apparente à la franchise «Kingsman», qui l’ait véritablement remis sous les radars. C’est grâce à lui que, après avoir côtoyé le désormais disgracié Kevin Spacey dans «Billionaire Boys Club», qu’il se retrouve aujourd’hui en tête d’affiche de «Robin Hood». «Je suis un garçon de la campagne, j’ai la tête sur les épaules, et je sais que j’ai encore tout à prouver», dit-il avec une belle humilité. «Je suis conscient que le fait d’accumuler les personnages d’action peut s’avérer un piège. Mais dans le cas de “Robin Hood”, outre qu’il s’agit d’un spectacle fabuleux, c’est la dimension humaine du rôle et le réalisme de l’approche, entre noirceur et modernité, qui m’ont finalement décidé.» Ce comédien attachant a encore largement de quoi déchaîner sa propre foudre.
L’INFO EN +
Le tout premier film consacré à Robin des Bois s’intitulait «Robin Hood and his merry Men», et il a été réalisé voilà tout juste… cent dix ans !