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Sous la peau

En salle le

16 septembre 2020

De

Robin Harsch

Genre

Documentaire (1 h 24)

Si mon fils un jour m’avouait qu’il aimerait changer de sexe, je pense que le sol s’effondrerait sous mes pieds. Ce qui me sauverait peut-être serait de le comprendre un peu. Mais comment ? Pendant 2 ans, j’ai suivi trois jeunes transsexuels avancer sur ce champ de bataille où s’affrontent questions de genre, et surtout, d’identité.

Être soi

Sur le sujet délicat de la transidentité, Robin Harsch a suivi avec rigueur, respect et franchise le parcours de trois adolescents helvétiques dans leur cheminement vers le changement de sexe.

Comment est né « Sous la peau » ?

Robin Harsch : En 2015, ma meilleure amie m’annonce qu’elle et l‘association qu’elle dirige, Dialogai, la première association suisse pour les personnes LGBT, allait ouvrir un centre pour jeunes personnes LGBTiQ+ : Le Refuge. Ce centre permettrait à des préadolescents et adolescents de venir parler librement de leurs problèmes en lien avec leur préférences sexuelles ou leur identité de genre. Deux appartements seraient également à leur disposition pour loger temporairement ceux qui seraient en rupture avec leurs parents ou famille. Tout de suite, j’ai été frappé qu’en 2015, en Suisse, de très jeunes gens soient mis à la porte de chez eux à cause de leur orientation sexuelle. Moi qui venais d’être père pour la deuxième fois, je ne comprenais pas comment un parent pouvait rejeter son enfant pour cette raison… Pendant plusieurs mois j’ai rencontré plusieurs personnes gays, mais aucune d’entre elles ne voulait être suivie par ma caméra à visage découvert. J’ai donc laissé tomber le projet, car je voulais absolument tourner ce film avec des personnes dont on verrait le visage et entendrait la véritable voix. Deux ans plus tard, fin 2017, je me promenais à Genève et je suis tombé sur une campagne publicitaire sur les préservatifs. Ces affiches mettaient en scène des couples qui s’embrassaient. Parmi les couples, il y avait un seul couple homosexuel, et à côté des visages de ces deux hommes, des insultes homophobes choquantes étaient écrits au marker. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse ce film….

Comment avez-vous trouvé Logan, Söan et Effie Alexandra, les trois « personnages » de votre film ?

Je les ai rencontrés dans un groupe où de jeunes trans discutent entre eux et échangent sur leur expérience … Je savais dès le début que je voulais les suivre en tout cas six mois. Puis je me suis rendu compte après six mois que c’était trop tôt pour arrêter, car chacun des trois était dans un moment différent de sa transition et avait encore des choses à régler. J’ai décidé d’arrêter quand chacun avait fini une étape importante de sa transition…

Quels rapports avez-vous entretenus, avant et pendant le tournage ?

Avant de commencer le tournage, je voulais vraiment les connaître. Je suis allé à beaucoup de réunions de leur groupe pour les écouter. Ensuite, on se voyait autour d’un café ou d’une bière, mais en fait, je parlais beaucoup de moi et de ma vie, une manière de les mettre en confiance et d‘instaurer un réel échange. Du coup, quand je suis arrivé avec la caméra aux réunions, ils ne faisaient pas trop attention à moi car ils s’étaient habitués à ma présence… Avant chaque jour de tournage, je leur répétais toujours trois choses : qu’ils n’étaient pas obligés de répondre aux questions, qu’ils pouvaient me demander d’arrêter de tourner dès qu’ils le voulaient, et que s’ils regrettaient une réponse ou une scène, ils pouvaient jusqu’au dernier jour de montage m’appeler pour que je ne mette pas la séquence dans le film. il y avait aussi deux règles : ne pas les filmer nus, ni filmer une opération…

Comment s’est organisé le tournage ?

Après avoir d’abord passé plusieurs semaines sans caméra dans leur groupe, j’ai ensuite tourné pendant un an et demi/deux ans. En règle générale, je les voyais une fois par semaine, mais parfois je ne les voyais pas durant plusieurs semaines. En revanche, j’étais tout le temps en contact avec eux, je les appelais, je leur envoyais des messages,pour être sûr de ne rien louper dans leur transition et être toujours tenu au courant de ce qui se passait dans leur vie. J’avais peur de louper des choses intéressantes, peur qu’ils oublient de m’avertir d’une chose primordiale pour le film… Je devais certainement être un peu envahissant, parfois.

Quand ils ont vu leur portrait, à travers votre caméra, quel a été leur retour ?

Sur le moment, Logan et surtout Söan n’ont pas du tout aimé se voir. ils me demandaient quand on les verrait enfin comme ils sont aujourd’hui, en garçon et non plus en fille. Ils ont détesté entendre leur voix encore féminine ou voir leur visage avec des traits encore féminins. C’était à la limite du supportable pour Söan. Mais plus le film avançait, plus il se métamorphosait, et plus Söan se détendait et commençait à apprécier ce qu’il voyait. Je crois que Effie Alexandra était contente dès le début. Pour elle, ce qui compte, c’est qu’un message passe, que le film puisse aider des gens et qu’il puisse atteindre le grand public.

L’INFO EN+

Chacune et chacun a sa place dans la société. Les questions sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne sont pas des obstacles à l’épanouissement. Etre lesbienne, gay, bisexuel(le) ou trans est une richesse qu’il faut cultiver et vivre pleinement pour être soi. Le Refuge Genève est un tremplin vers l’autonomie et l’affirmation de soi. Il est ouvert à celles et ceux dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, réelle ou en questionnement, crée des difficultés à l’école, dans la société ou au sein de la famille. Le Refuge Genève est aussi ouvert à l’entourage et aux professionnels de l’encadrement. https://refuge-geneve.ch/