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à la une

« Chaque un film est une aventure. On ne sait jamais à quoi cela va ressembler » – Jean Dujardin

Sur Les Chemins Noirs

En salle le

22 mars 2023

De

Denis Imbert

Avec

Jean Dujardin, Joséphine Japy, Izïa Higelin

Genre

Drame (1 H 35)

Distributeur

Pathé

Un soir d’ivresse, un écrivain explorateur fait une chute de plusieurs étages. Cet accident le plonge dans un coma profond. Sur son lit d’hôpital, revenu à la vie, il se fait la promesse de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin.

Tiré d’un récit de l’écrivain-aventurier Sylvain Tesson, le magnifique voyage d’un homme en quête de sa propre vérité auquel Jean Dujardin confère une émotion qu’on le lui avait jamais vue.

Au début de son livre, Sylvain Tesson décrit son voyage comme « unie vie réduite à sa plus simple expression ». Est-ce ainsi que vous avez abordé votre jeu d’acteur ?

Jean Dujardin : En tous cas, c’était un désir que j’avais depuis très longtemps. J’ai toujours eu ce fantasme, très humain, de partir en me débarrassant de plein de choses et d’aller sur les chemins. Et pourquoi pas sur ces chemins noirs, ces chemins cachés. J’ai effectivement appliqué ce que je visualisais non seulement dans mon jeu, mais aussi parfois dans mes mouvements, mes déplacements, ma solitude pour nourrir le cadre. En effet, ce n’est pas une randonnée pédestre, ni un parcours de retraité : c’est un chemin pour se faire mal, c’est le chemin de la rédemption. J’avais peut-être en effet envie de vivre cela. Cela demande un effeuillage. On doit déshabiller son jeu, être dans les éléments, très humble avec tout cela. Ce sont les tourments d’un homme que j’ai essayé de faire miens. Je les comprenais.

Vous êtes souvent seul à l’écran…

Comme disait Sylvain Tesson, c’est un visage dans un paysage. Je l’ai abordé en me disant que j’étais légitime de le faire à ce moment-là. Mais c’est vrai qu’à chaque fois, un film est une aventure. On ne sait jamais à quoi cela va ressembler. Ça ne ressemble jamais à ce qu’on a projeté, à ce qu’on a lu. C’est un miracle. C’est vraiment pour cela que je parle d’œuvre collective. Beaucoup de personnes sont venues apporter leur talent, leur précision, leurs désirs, leurs tourments, leur part de solitude. C’est un mélange de solitudes. En fait, je n’ai fait aucune préparation. J’ai lu certains livres de Sylvain Tesson mais pour mieux m’en défaire. Je l’ai également rencontré. C’est une personne assez rare dans sa façon d’habiter la vie et le monde. Il est très original, très drôle et on a l’impression que lorsqu’il vous parle, il est en train d’écrire son prochain livre. Il faut évidemment s’en écarter, car sinon c’est une pâle imitation et cela n’a aucun intérêt. Mais je ne savais pas que c’était un récit aussi personnel. Je m’en suis rendu compte en le faisant. Pour chaque scène il faut laisser de la place. On va rencontrer des paysages. On ne sait pas exactement sur quelle pente, sur quel chemin de sanglier on va atterrir. On se laisse un peu avoir par ses émotions. On se laisse des moments de fragilité, on essaie de s’enfermer dans sa solitude et ce, même avec une équipe de tournage autour de soi.

Comment avez-vous construit votre personnage ?

Le réalisateur Denis Imbert est quelqu’un qui ne théorise pas. Je pensais que nous nous poserions un peu plus de questions durant le tournage, mais ce n’est pas arrivé. Du coup cela m’a fragilisé, ce qui a peut-être été bénéfique. On ne saura jamais. « Sur les chemins noirs » est une histoire de rédemption. J’ai juste demandé à Denis de m’aider à être intranquille. Comme le héros du récit. Pas systématiquement, mais de temps en temps.

Comment avez-vous abordé la voix off qui ponctue le récit ?

J’avais fait une première voix avant le tournage, en studio, pour éventuellement me la mettre dans l’oreille durant les prises de vues. Mais en réalité elle ne nous a pas vraiment servi. Elle s’est vraiment présentée au montage où j’ai commencé sur les images et sur mon visage à poser une voix un peu confidentielle, une « voix de cerveau » qui serait venue directement du stylo. Puis, petit à petit, je l’ai ouverte pour aller à quelque chose de plus classique, de plus clair qui dit peu à peu le bienfait de ce voyage et des paysages traversés. Mais une fois de plus, ce travail reposait sur l’instinct. La voix off apporte une distance. Elle ne cherche pas à combler les vides. Elle les fait exister. Elle fait entendre les bruits de la nature, les respirations, les bruits organiques de douleur comme ceux de la vie. Je dirais même que les vides, les silences, sont plus importants que les pleins.

Quels souvenir vous a laissés ce tournage ?

Une frustration certaine, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’en réalité je n’ai évidemment pas fait les 1300 kilomètres à pied du récit. Je ne devais pas dépasser les trois-quatre kilomètres par jour. J’ai traversé des régions magnifiques, mais en voiture (rires). J’ai eu le sentiment d’avoir été en moi alors qu’en fait, j’étais toujours en équipe. J’aurais aimé faire cela tout seul, et sans doute le ferai-je un jour. De ce tournage, il me reste le meilleur, c’est-à-dire les gens que j’ai rencontrés sur des places de village. Ces gens qui partagent spontanément quelque chose avec vous. Et qui vous rassurent car ils vous rappellent qu’il existe de l’humain. De la chaleur.