
En salle le
4 mars 2020
De
M. Heller
Avec
T. Hanks, M. Rhys, C. Cooper
Genre
Comédie dramatique (1 h 47)
Distributeur
Praesens
Fred Rogers est un homme de télé américain dont le programme éducatif a été suivi par des millions de téléspectateurs. À l’occasion d’une rencontre en vue d’écrire un article sur ce sujet, un journaliste va découvrir un homme à l’opposé de ce qu’il en pensait a priori.
Éblouissant second rôle dans « Un Ami extraordinaire », Tom Hanks y incarne une icône de la télé américaine.
Après avoir gagné ses galons d’acteur « sérieux » en remportant deux Oscars d’affilée pour « Philadelphia » et « Forrest Gump » puis flirté avec la statuette dorée pour « Seul au monde », voilà quasiment vingt ans que Tom Hanks n’avait plus attiré l’attention de la prestigieuse Académie. Mais sa performance millimétrée dans « Un Ami extraordinaire », chef-d’œuvre absolu de minimalisme, vient de rappeler aux votants l’immense acteur qu’il n’a pourtant jamais cessé d’être. Au point de les inciter à lui décerner une nomination au titre de meilleur second rôle, laquelle se serait probablement transformée en victoire si la classe démentielle de Brad Pitt dans « Once upon a Time in… Hollywood » n’avait pas tout emporté sur son passage.
Il est quasiment certain que vous (pas plus que l’auteur de ces lignes, d’ailleurs) n’avez jusqu’à présent jamais entendu parler de Fred Rogers, le personnage qu’il incarne dans le beau film de Marielle Heller. Présentateur de 1964 à 2001 d’une émission intitulée « Mr Rogers’ Neighborhood », il est devenu une des figures cathodiques les plus profondément aimées du public américain, y compris les plus jeunes téléspectateurs, grâce à la douceur de sa voix, à son charisme fou, à son humour bon enfant, à la sagesse des leçons de vie qu’il proposait et aux mélodies des quelque deux cents chansons qu’il composa au fil des années. « C’était à la fois le père idéal, le grand frère et l’ami dont tout le monde rêvait », dit Tom Hanks.
Dans le scénario, un journaliste tente de percer l’impénétrable carapace de sa personnalité, et ce que fait le comédien en termes de nuances relève carrément du prodige. Si on est très heureux pour Brad Pitt, les émotions infiniment subtiles, profondes et complexes qu’il parvient à traduire par son regard, son timbre et mêmes ses silences n’auraient pas volé l’Oscar.